Conférences

En prélude à notre assemblée générale annuelle, Françoise PAUTRIZEL, Océanographe, Docteur en Sciences de la Terre, Directrice du Musée de la Mer de Biarritz, Directrice Générale de Biarritz Océan et du Surf d’Ilbarritz, a donné à 16 heures, dans les salons du Sporting Casino d’Hossegor, une conférence sur « le Gouf de Capbreton », cet incroyable canyon, d’après les océanographes, l’un des canyons sous-marins les plus remarquables au monde. Résumé de la conférence par F. Pautrizel Le phénomène géologique situé en face de Capbreton est exceptionnel, c’est un canyon sous-marin de type gouf.La carte d’identité de ce Gouf est (fig. 1) :   Dimension : grande. Il court sur 270 km de long de l’étroite marge basco-cantabrique. Il oblique ensuite plein nord au droit de Santander et débouche par 4000 m de profondeur dans la plaine abyssale Gascogne. Il draine plus de 200 km de vallées.   Largeur : elle s’accroit d’est en ouest pour atteindre 15 km au niveau de l’isobathe 1000 M.   Profil longitudinal : très irrégulier, accidenté de plusieurs cuvettes profondes, de 600 m de diamètre maximum et d’une profondeur max de 100 m.   Hauteur des flancs : 100m dans la partie amont, 1200m dans partie avale ; les flancs présentent de nombreuses figures d’instabilité soulignées par des escarpements à forte pente ;   Flancs découpés par de nombreuses déstabilisations ou ravines   La tête du canyon est située à 200 m de la ligne du rivage. Sa morphologie rappelle un amphithéâtre qui s’évase vers la côte. Le Gouf de Capbreton est localisé au fond du Golfe de Gascogne, dans une dépression au nord d’une structure tectonique majeure, le chevauchement nord pyrénéen. Il est situé à l’emplacement de l’ancien sillon nord-pyrénéen partiellement comblé ; délimitant la marge nord-espagnole, étroite abrupte et sans glacis. Les mouvements de convergence des plaques iberique et européenne ont conduit à l’ouverture du golfe de gascogne puis à une rotation de la péninsule ibérique (fig 2 -65 millions d’années) Un mouvement de compression entre le nord de l’Ibérie et le sud de la France a ensuite entrainé par collision la surrection des Pyrénées le Gouf de Capbreton est un milieu particulièrement productif . La remontée des eaux de fond qui remet des éléments nutritifs à disposition du phytoplanton présent dans la zone supérieure éclairée, pourrait expliquer en partie la forte diversité biologique observée dans ce secteur tout au long de l’année. Cette caractéristique donne une grande importance économique à ce secteur exploité tant pour ses ressources pélagiques ( anchois, sardine, maquereau thon… ) que pour ses espèces démersales (merlu, baudroies, cardines … ).Cette particularité explique la présence de prédateurs supérieurs parmi lesquels on rencontre plus fréquemment et régulièrement le dauphin commun, le Globicéphale noir, la mouette tridactyle et le puffin des Baléares. Le grand dauphin (tursiops) présente un pic d’abondance en avril. Les 5 espèces de goelands (argenté, cendré, brun, marin et leucophée, qui fréquentent le gouf de Capbreton sont vraissemblablement liées aux activités de pêche et notamment aux rejets en mer. ...

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Lors de sa conférence du 5 Août dernier, Béatrice Prieur a proposé de nous interroger autour de la naissance de la station d’Hossegor et a exposé son développement à partir de 1923 en étudiant l’architecture, la sculpture et la peinture. S’appuyant notamment sur l’allocution donnée par Francis Jammes en 1928 lors de l’inauguration du Sporting-Casino, elle a démontré que le site d’Hossegor, dès la fin du XIXème siècle, était déjà bien connu des artistes écrivains ou peintres locaux comme Alex Lizal ou Georges Bergès. Il est coutume de dire que le développement d’Hossegor est du à deux hommes providentiels. La conférence a apporté une vision nouvelle : il en ressort que le développement de la station balnéaire est le fruit d’un ouvrage collectif alliant intellectuels, artistes engagés et théoriciens, peintres, sculpteurs, architectes, urbanistes, promoteurs et propriétaires, tous respecteux de l’environnement, sans nul doute visionnaires. La naissance d’Hossegor s’est faite en lien avec les artistes. Il en résulte un ensemble architectural et urbain cohérent et unique, avec un style architectural basco-landais caractéristique. Béatrice Prieur a montré des photographies d’époque notamment du Sporting-Casino. Bien que moderne et monumental, le bâtiment s’inspire d’une modeste architecture paysanne et accueille sur un même site deux activités qui pourraient être antinomiques : jeux (dancing, casino) et sports. Ce Sporting-Casino est un vrai manifeste pour les architectes régionalistes Godbarge et les frères Gomez. A ces architectes sont associés le sculpteur Lucien Danglade, le peintre d’Hossegor très engagé dans la défense régionaliste : Suzanne Labatut ou encore Jean-Roger Sourgen qui ont tous beaucoup œuvrés à Hossegor. L’analyse architecturale et les photographies d’époque du front de mer, des villas autour du lac ou du golf ont permis de faire un voyage dans le temps. La station balnéaire proposait de multiples activités attrayantes : bains, golf, chasse, équitation, parties de tennis ou de pelote, gymnastique, rallyes automobiles… La vie d’Hossegor était animée et festive. Conscients de cette histoire, continuons à garder intacte l’âme d’Hossegor qui nous séduit tant ! Conférence Hossegor des années folles...

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